vendredi 24 février 2012

War Horse



L'attente est longue lorsque un film de Steven Spielberg est annoncé, mon réalisateur préféré revient avec War Horse, il a intéret d'être bien, parce que je me suis pas fait un tee-shirt "I Love Spielberg ; War Horse 22/02/2012" pour rien. Quelques mois seulement après la sortie des Aventures de Tintin, Le Maître Spielberg revient au live avec War Horse. Il explore une nouvelle fois des thèmes qui lui sont chers tel que l'amitié, l'innocence, la guerre...
Après la réussite absolue qu'est Tintin, Spielberg signe-t-il  une nouvelle oeuvre majeur ?

Albert vit dans une ferme avec sa mère et son père. Ce dernier est impressionner par un cheval lors d'une enchère alors qu'il venait acheter un cheval de laboure mais aveuglé par la beauté du cheval, il l'achète. Cet achat le plonge cependant dans la galère car il se retrouve avec des dettes. Albert amoureux du cheval, qu'il baptise Joey, décide de l'élever et de lui faire, malgré son physique, labouré un champ synonyme de dernière chance pour sauver la ferme.
Mais la guerre éclate et Joey est vendu pour faire la guerre cependant Albert lui fait la promesse de se réunir. Joey va alors se retrouvé confronté à plusieurs personnages et à la dureté de la guerre.

Sans doute le trajet narratif le plus casse-gueule de toute la carrière de Spielberg, ce film choral vu par plusieurs   personnages qui seront propriétaire de l'animal représente un grand défi scénaristique. Et malheureusement, c'est le principal défaut du film. Spielberg ne choisit jamais vraiment entre le cheval vu par plusieurs protagonistes ou plusieurs protagonistes vu par le cheval. Il se perd également dans un montage parallèle brouillon.
Et c'est dommage parce que le film commence magistralement bien avec l'exposition de cette ferme et de ces personnages attachants. D'ailleurs Spielberg ne se contente pas de les mettre dans un cadre, dès le début du récit les persos sont mis dans des situations fortes, très fortes... Ainsi au bout de 15 minutes "d'exposition", le meilleur réalisateur au monde nous brûle les yeux lorsqu'il nous raconte comment deux êtres s'apprivoisent et apprennent à se faire confiance, se parlent et font équipe lorsqu'il laboure le champ : MAGNIFIQUE. Une séquence d'une beauté à pleurer, pure et innocente, du Spielberg dans toute sa splendeur.
S'en suit des longueurs qui viennet parasiter le propos épique du chef d'oeuvre qu'aurait put être War Horse.

Si on assiste à des plans majestueux qui magnifient les grands espaces (on sent l'admiration pour Kurosawa, Ford, Lean) , une idée par plan c'est le cinéma de Spielberg malgré des choix scénaristiques discutable. Comme toujours la forme est virtuose, mais cette fois elle ne transcende pas le fond.
Des personnages magistralement cadré mais inégaux, tous résolument moraux et pure. Ceci n'est pas quelque chose qui me gêne mais cette fois Spielberg en fait vraiment trop, fini la justesse de A.I. ou E.T. cette fois l'émotion ne fonctionne plus de la même façon, on sent un manque de finesse surtout à la fin du film, qui patauge un peu. On était en effet en droit d'attendre des retrouvailles bouleversante... mais non, ou alors est-ce juste car Albert en était persuadé. Je pense par ailleurs qu'il me faudrait une seconde vision pour mieux cerné cette oeuvre inégal malgré le savoir faire du Maître.

Comme je le disais plus haut, l'image est à couper le souffle on sens un Spielberg intouchable. Mais loin de se contenter de maître de l’esthète et du spectaculaire, il aime essayer des choses, ainsi il enfante parfois des chefs d'oeuvre visuel (avec l'aide de son compère Janusz Kaminski) ainsi il nous offre l'image sur-bleutée de Minority Report, le noir et blanc de Schindler's List, les méchas finales de A.I., ou encore le plan-séquence de Tintin. Cette fois il tente quelque chose sans le transcender, à savoir la photo des derniers plans ultra-orangée. Alors un plan sur deux est magnifique mais les autres font pensés au Roi Lion et dé-crédibilise le procédé en le rendant presque ridicule... dommage...
"Tout le monde il est beau tout le monde il est gentil", chez Spielberg d'habitude ça ne veut rien dire car cela cache des oeuvres foncièrement plus noir et désespérées mais cette fois j'ai vraiment du mal à voir la variation (si il y en a une...)
Une frustration m'envahit tout le long du film car Sielberg lache une scène bouleversante, un dialogue sublime ou un mouvement de caméra virtuose désarmorcé dans la minute par quelque chose de moins bon, fait chier!
Les différentes situations ont du mal à se relier entre elles, et on cherche désespérément une cohérence. Même si le casting est juste génial, les personnages ne sont pas tous à la hauteur. Ainsi on sent un Spielberg moins à l'aise avec le choral qu'avec l'histoire qu'il veut raconter.

Des moments de grâce et une mise en scène qui frôle la perfection mais une structure narrative brouillonne et des personnages finalement peu intéressants font de War Horse un film terriblement inégal. Malgré un casting  absolument parfait, on ne peut se défaire du goût amer d'une déception quant à ce qu'aurait put être War Horse.

Magnifique dans la forme mais discutable dans le fond. Un bon film mais pas un bon Spielberg.

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire