samedi 31 décembre 2011

300



Après sa prestation remarqué à Cannes en 2004 avec le remake du classique de Romero: L'Armée Des Morts(voir la page sur Sucker Punch), Snyder s'attaque à un nouveau classique: 300 de Frank Miller, roman graphique sur des batailles antiques mêlant Histoire et mythologie.

Dans l'Antiquité, le roi de Sparte, Léonidas est défié par la nation invincibles des Perses. Avec son armée de 300 spartiate, il va tenter de sauver sa nation pour la l'honneur.

Plongé vertigineuse dans la l'Antiquité grâce à son grain ultra-saturé et une photo volontairement sale. Snyder livre quelque chose de neuf visuellement, du jamais vu. On suit en introduction le parcours du roi lors de l'agogée, un passage décisif de la vie d'un spartiate, on découvre un autre monde, mêlant fantastique et violence.

La violence, elle est au centre du film, par la sang projeté au tout va en numérique. Par cette rage finale et par la philosophie spartiate dure et sans pitié... mais pas sans cœur.

Non sans lyrisme Snyder s'attaque à un chef d'œuvre du roman graphique et déchaîne son inventivité visuelle et son goût pour l'iconisation de ses personnages.
Justement on pourrait débattre longtemps sur ce point : personnages  badass en puissance ridicule? athlètes bourrins gays ? vrai hommes ayant chacun leur personnalité ? personnage résolument moraux qui veulent défendre se qui leur reste d'honneur ? ... Bah un peu de tout en fait...

Snyder exhibe sans aucune pudeur l'anatomie de ces badass de cinéma que sont les spartiates. En effet on ne peut passer à côté des "J'ai tuer tellement de tes hommes ce matin que ça m'a laissé une méchante crampe à la jambe... aussi m'agenouiller serait un vrai supplice...", "On voit que tu ne connaît pas nos femmes, elles auraient put combattre à notre place de ce que j'ai vu ce matin!" ou encore "Nous spartiate cherchons la gloire à travers l'ennemi qui pourra nous offrir ce que nous appelons une belle mort... et aucun ne s'est encore trouvé digne de cette tache!" et tellement d'autre ... composant des sous-entendus sexe, homos badass et misogyne !
Mais si le final dévoile une sensibilité spartiate volontairement paradoxale, c'est pour montrer qu'en chaque homme il y a une âme, même chez un SPARTIATE !!!!

A part un fond parfois douteux que reste-t-il ? une forme sublime (des fois proche du jeux vidéo) qui réserve des combats époustouflant et une photo ultra-saturée très osée !
Si le scénario égale rarement la mise en scène solide de Snyder on ne peut nier l'émotion qui se dégage des dix dernières minutes.

Le spectacle est de qualité même si le fond sens le crypto-gay et le bourrin. Des moments de grâce se dégage de la violence visuelle dans un final sublime !

The Hangover (part 1 & 2)




Avec son budget riquiqui The Hangover arrive sur les écrans à l'été 2009. Le film est la grosse surprise du box-office et une suite voit le jour en 2011. On prend les mêmes et on recommence.

4 potes, Phil, Stu, Alan et Doug partent à Las Vegas enterré la vie de garçon de l'un d'eux. A leur réveil il ne se rappel absolument rien de la nuit qu'il viennent de passé. De plus le marié est introuvable ...
Le deuxième joue sur le principe sauf que Vegas est remplacé par Bangkok, que c'est Stu qui se marie et que cette fois le futur beau-frère de Stu  a disparu...

Les comédiens Bradley Cooper, Ed Helms et Zack Galifianakis jouent les 3 mecs les plus déjantés de l'Histoire de la comédie US. Leur alchimie fait tout le travail d'un scénario parfois paresseux. Pourtant le scénario utilise la bonne idée de nous mettre à la place des 3 potes, le spectateur a vraiment l'impression de les connaître et on les retrouvent avec plaisir dans le 2.
Ces mecs se retrouvent dans des situations loufoques, mais carrément hilarantes. Ce qui rend l'univers de The Hnagover si singulier c'est son sens du trash: les scénaristes et les acteurs ne s'interdisent rien. D'ailleurs le 2 ne souffre pas du succès du premier, l'univers n'a absolument pas changé. Le film ne s'est pas mis de freins sous prétexte que le film doit gagner beaucoup d'argent et ça à Hollywood c'est rare !

Une franchise cohérente donc, qui compte des personnages et des moments d'anthologie ! Lezlie Chow, Mike Tyson, Melissa, les flics Garden & Franklin dans le 1 constituent des sommets rarement atteints. L'épisode se concentre plus sur des scènes d'hystérie que sur les personnages. Ces moments de délire restent efficace dans l'épisode 2.

The Hangover offre également une reflexion sur l'amitié fine et pas si conne.
Côté mise en scène, on peut apprécier la patte Todd Philips, une réalisation parfois proche du clip vidéo vient renforcer le côté fête du tout. On sent un peu plus de sérieux et d’esthétisme dans le 2.

Une saga délirante dont les moments de chaos totale et les personnages barrés ont fait la réputation !
Trash et juste lorsqu'il parle d'émotion ! Du pure bonheur !


jeudi 29 décembre 2011

[Mise à jour] Top 15 2011

Top 15 2011:

1) The Tree of Life
2) The Artist
3) Drive
4) Les Aventures de Tintin: Le Secret de la Licorne
5) Sleeping Beauty ex-aqueo L'Ordre et la Morale
6) Animal Kingdom
7) True Grit
8) Super 8
9) Black Swan
10) Une Séparation
11) Insidious
12) Detective Dee
13) Rango
14) I Saw the Devil
15) Hugo Cabret

 






mercredi 28 décembre 2011

The Tree of Life



5ème film en 38 ans pour Terrence Malick, cinéaste discret qui connait la consécration à Cannes cette année en remportant la Palme d'Or.

De nos jours, Jack se souvient de son enfance entouré de ses deux frères, de sa mère et de son père. Celui-ci le pousse lui et ses frères à devenir des hommes durs par la voie d'une éducation strict. 


Avec ce poème cinématographique, Terrence Malick écrit (inconsciemment?) une nouvelle page de l'Histoire du cinéma avec ce film impénétrable.
Pour commencer parlons de choses conventionnelle du casting. Brad Pitt est bouleversant en père autoritaire, Jessica Chastain semble littéralement habitée devant la caméra de Malick, elle fond en larme et joue l'inquiétude  à la perfection, elle livre la composition la plus inspirée de ses dernières années. Sean Penn est beaucoup coupé au montage, sa demi-prestation est éclipsé par des gosses rayonnant (Hunter McCraken).

Ces acteurs campent des personnages bouleversant, sans condescendances, avec le personnage de Pitt par exemple; Malick parvient à le gardé plus ou moins secret, puis il révèle un homme fragile en 2 plans et autant de phrases off ... Virtuose ! Avec le personnage de la mère (centre de la contemplation par Malick lui-même) après la dispute du repas elle s'emporte (à juste titre) et la rage la submerge.
Ces deux personnages représentent l'une des premières off du film :"There are two ways in life, the way of grace and the way nature...". La mère représente la grâce, montré de façon assez explicite par Malick lors à l'issus du récit de la mère sur son vol en avion. On la voit ensuite flotter près d'un arbre dans le jardin et exécuter des gestes gracieux et délicats (danse ?). Le père représenterait la nature (humaine), parfois violente (l'astéroïde, les volcans...), parfois des sentiments de grâce comme la pitié (les dinosaures) et l'affection (on le voit souvent dans des moments d'amusements avec ses enfants, il les embrasse...) même si il est dur c'est dans sa nature. Et cela va déteindre sur son fils aîné qui finit par épouser le chemin de nature à son tour. 

Cette confrontation de la nature et de la grâce (montré explicitement par Malick dans cette fameuse scène de dispute dans laquelle la mère est bloquée par le père tandis que sa rage explose), Malick décide de l'illustrer à travers la genèse de notre planète. Cette idée est appuyé par la musique du frenchie Alexandre Desplat qui joue tour à tour sur du choral et un piano plus doux (pour l'enfance notamment); ainsi les choeurs du Lacrimosa                            
illustrent un BigBang épique et contemplatif d'une beauté sans égal. La nature se retrouve dans l'explosion (bruit,feu...) et la grâce dans le silence et la contemplation qu’entraîne ce BigBang. Sur la planète la lave du volcan et confronté à l'eau dans un bruit assourdissant. D'autres indices laissés par Malick plus tard on retrouve deux dinosaures. L'un est mourant, à terre (la mère) ; un autre visiblement plus fort (le père) et craint par les autres dinosaures (les enfants), il pose sa patte sur la tête du dino au sol qui est immobiliser puis il le lâche et s'en va... Comment ne pas faire le rapprochement troublant avec la dispute des parents ?
Après avoir livrer sa version de la création de la Terre et de la Vie (rien que ça), Malick nous plonge dans l'enfance fifties des fils. Le spectateur est encore tout retourné par la vision de la genèse terrestre qu'il assiste à un plan d'anthologie : un travelling avant dans un parc où des enfants jouent dans une photo solaire ...(en un plan il montre l’insouciance de l'enfance et offre un immense moment de bonheur visuel).
Cette enfance, pour s’intéressé plus au personnages principaux, et travaillée par Malick dans un cadre qu'il décide de familiariser avec le spectateur : le jardin. Un lieux dans lequel des évènements important ont lieux.

Plus à interpréter personnellement qu'à réellement comprendre l'oeuvre de Malick porte un regard plein d'espoir sur les relations familial. Il se permet également une réflexion sur la religion, sur les interrogations d'un enfant (un esprit un peu naïf) sur son utilité et ses paradoxes (Jésus est bon pourtant des gens sont malheureux et d'autres sont mauvais).

Le final sur une plage onirique voit les personnages et les époques se mélangés, l'histoire de la vie laisse place à une émotion renforcé par la musique, le muet et les larmes de Pitt et Chastain...

Une mise en scène et un scénario d'une perfection tellement inconsciente qu'elle en est bouleversante(comme du Kubrick) , l'art de montrer la pureté des choses sans larmoyante ou de tape à l'oeil.
Cette oeuvre dont l’interprétation personnelle ne peut altéré la virtuosité cinématographique possède ceci des grandes oeuvre de ce monde :elle parle différemment à chacun.
Confrontant l'immensément grand et l'immensément petit, Malick part à la recherche de sentiments à travers une vie défilant devant les yeux d'un enfant troublé.


Comme disait un grand visionnaire :"Les réactions vis-à-vis de l'art diffère toujours d'un individu à l'autre car elles sont toujours profondément personnelles. Chacun peut interpréter à sa guise quasiment n'importe quel fait de façon à le faire coïncider avec sa propre vision des choses. Les gens puisent dans l'art ce en quoi ils croient à priori. Je me demande combien d'entre eux ont déjà vu une oeuvre d'art modifier leur point de vue sur un sujet important."

Tandis que nous nous émerveillons devant la beauté pure de ce film dans 10 ans ce chef d'oeuvre trouvera sans doute sa place dans de nombreux ouvrages ou sera citer comme références. 


Une oeuvre majeur dont a beauté et la perfection cinématographique se passent de mot et vous hantent longtemps après sa vision. 


mardi 27 décembre 2011



 Paul Greengrass, remarqué grâce à son téléfilm Ours d'Or, Bloody Sunday puis avec Vol 93 prend les reines de la saga Bourne dès le deuxième épisode.


Jason Bourne continue sa quête d'identité à travers le monde après avoir perdu sa moitié en Inde. Cette fois plus que son passé, la vengeance le motive. 


Après un premier épisode assez sympatoche et un deuxième un peu plus explosif. La saga Bourne se distingue des autres grâce à son personnage amnésique attachant et des scènes d'actions réalistes.
Le troisième est cette fois ultra-spectaculaire. Greengrass décide de filmer 95% du film caméra à l'épaule. Procédé éprouvant qui n'entache pourtant pas la lisibilité des scènes d'actions(moyennement maîtriser dans un Quantum Of Solace par exemple).
Les (longues) séquences sont donc d'une grande maîtrise et d'une grande énergie. Cinématographiquement certaines sont carrément de purs joyaux de mise en scène. On oubliera pas de si tôt la poursuite sur les toits de Tanger ou encore la mano à mano contre l'agent Desh à Tanger également qui compte parmi les meilleurs de l'Histoire.


Le scénario de Tony Gilroy (adapté des romans de Robert Lundlum) passe par des dialogues sublimes et vifs; offre des moments de manipulations totalement incroyable (Bourne à New York).
La structure très casse-gueule du "film à l'international" (Turin, Londres, Madrid, Paris, Tanger, New York) parvient à éviter la carte postale à chaque fois et le specateur ne se perd jamais.


Avec sa virtuosité technique et son scénario génial The Bourne Ultimatum est un des meilleurs film d'action jamais réalisé.


dimanche 25 décembre 2011

Mission Impossible: Ghost Protocol





Brad Bird, réalisateur de Ratatouille, Les Indestructibles, Le Géant de Fer, aux commandes d'un gros blockbuster, le quatrième opus de la franchise Mission Impossible. Après DePalma, Woo, et Abrams.

Impliquée dans l'attentat terroriste du Kremlin, l'agence Mission Impossible (IMF) est totalement discréditée. Tandis que le président lance l'opération "Protocole Fantôme", Ethan Hunt, privé de ressources et de renfort, doit trouver le moyen de blanchir l'agence et de déjouer toute nouvelle tentative d'attentat. Mais pour compliquer encore la situation, l'agent doit s'engager dans cette mission avec une équipe de fugitifs d'IMF dont il n'a pas bien cerné les motivations…


Un scénario un peu brouillon maladroit entre ces personnages et l'international.
Aaah ! L'international ça c'est vraiment grave raté! On perd vraiment l'enjeu du film à chaque ville (contrairement aux précédents) que finalement on se fout un peu de l'histoire pourvu que ça envoie de la tatane ! L'épisode indien est purement insupportable quand le réalisateur (ou les producteurs parce que ça c'est vraiment une idée de producteurs) ne peut s'empêcher de mettre des nanas qui dansent un Bollywood à une soirée de gros bonnets! Pire, le Jean-Pierre Foucault de SlumDog Millionnaire arrive et joue un bouffon tout droit sortit du trou du cul d'un Michael Bay (après y en a qui aiment après tout...)!


La mise en scène inégale de Bird (qui était pourtant un excellent choix, on verra pour Andrew Stanton avec John Carter) n'assure même pas le spectacle jusqu'au bout. La scène finale est laborieuse et réchauffée 10 000 fois et je m'en fout de spoiler parce que il ne faut pas aller voir ce film parce que y a Tom Cruise, qui, avant la fin du compte à rebours appuie sur le gros bouton rouge dans un dernier élan in extremis qui désactive l'ogive nucléaire du vilain russe qui veut que le monde se détruise par le nucléaire ... QUE C'EST NEUF !!! ...


Je dois quand même avouer que le film réserve quelques moments d'espionnage et des poursuites vraiment très efficace (le toile du Kremlin ou les salles inversées du BurjKhalifa). Et ...aussi ...que la plastique de la délicieuse Paula Patton sauve le casting décevant. Parce que j'ai beau adoré Cruise et kiffer Renner, là ils sont monolithiques. En plus avec un tel budget, on aurait peut-être put avoir mieux pour le chorégraphe baston. 


La dernière scène est un twist absolument chaotique, long et mal écrit (et mal joué mais ça je l'ai déjà dit...)


Dans une débauche d'action moyennement réalisé, la franchise perd en crédibilité et patauge dans les clichés et le rétro-futuriste .
C'est dommage !


jeudi 22 décembre 2011

The Dark Knight Rises / The Hobbit/ Promotheus

Je m'était promis de ne plus jamais regradé de bande-annonce de toute ma vie mais je n'ai pas resisiter aux dernières ....


Nuit Blanche


Frédéric Jardin s'entoure de Tomer Sisley, nouvelle figure du film d'action frenchie, pour un film de bagarre dans une boite de nuit ...
Un flic dérobe un gros sac de cocaïne à des trafiquants, mais il est identifié au cours de l’opération. Les truands prennent alors son fils en otage. Vincent doit faire l’échange - son fils contre le sac - dans une immense boîte de nuit tenue par les mafieux. La nuit qui commence sera la plus longue de sa vie et peut-être même la dernière.

ça faisait longtemps que je n'avais pas chroniqué un film que je n'avais pas aimé...
Alors certes ça va à 200 à l'heure et c'est plutôt assez couillu dans l'ensemble pour du cinoche français mais ça ne se dispense pas vraiment de clichés...
Les bad guys sont déplorable, archétypaux et mal joué ...
le héros est Bourne mixer avec LiamTakenNeesson formaté sous joué par un Sisley au ras des pâquerettes.
JoeyStarr est hilarant en méchant vociférant des "TA RAAACE !!!!" à tout bout de champ...

Un exercice de style épileptique qui lorgne Bourne et Crank sans jamis se hisser niveau fight de l'un qu'au niveau scénar' de l'autre .

Sans aucun propos sur la police,la mafia ou la banlieue d'aujourd'hui le film patauge dans un trop plein vomitif et prétentieux.

Encore une fois le ciné de genre français s'enlise avec des persos ridicule et une réalisaton méiocre ... oui encore ...

Sleeping Beauty

 


Pour son premier long-métrage la romancière australienne Julia Leigh signe un drame psychologico érotique. Après sa sélection en compétition à Cannes cette année, le festival de Sarlat a accueillit se film unique.

Emily Browning interprète une jeune étudiante qui accumule les petits boulots .Un jour elle téléphone pour une annonce qu’elle remarque dans le journal .C’est une offre d’emploi pour une sorte d’agence privée.Une femme la reçoit dans un grand manoir et lui explique son contrat de travail .Elle servira à table des hommes fortunés, en petite tenue … Mais subjuguer par son charme son employeur lui propose une promotion. La nuit, alors qu’elle est endormie par un somnifère très puissant, des hommes passent dans sa chambre et peuvent profiter d’elle à volonté.Tout est permis sauf la pénétration …

Avec son rythme lent, Julia Leigh explore un personnage complexe, sans pathos ou d’explications inutiles sur son enfance. Dans une autre œuvre on aurait eu droit à des flash-back sur son enfance, certainement tourmenté (l’abandon d’un père ou un viole qui aurait grossit les traits …) … Ici non ! Le personnage, plusieurs fois appeler Lucy, mais dont on n’est jamais vraiment sure de connaître le nom (autre aspect d’une déstabilisation crescendo), est mystérieux, voir fermé, et certains points de sa personnalité restent volontairement inexplorés. En témoigne cette scène plus que troublante dans laquelle elle joue une partie de jambes en l’air avec un inconnu à pile ou face. Pourquoi ce penchant pour le sexe ? Quel est cet endroit qu’elle côtoie et dans lequel elle multiplie les rapports avec des inconnus ? Est-elle accroc à la drogue ? Qui est cet homme à qui elle rend systématiquement visite ?

Ce personnage est littéralement habité par Emily Browning, vu dans le récent Sucker Punch de Snyder. Les scènes de nus, très éprouvante physiquement, salut un courage qui mérite d’être applaudit. Aussi convaincante dans le silence que dans le dialogue cette actrice, à suivre, est pour beaucoup dans la réussite de se film.
 
La mise en scène de Leigh est la plus grosse surprise du film, on assiste à la naissance d’une cinéaste qui impressionne par sa maîtrise bluffante du plan fixe et du plan séquence. La réalisation, pleine de finesse, est identifiée par une photo souvent grise, on se croirait dans une région pluvieuse d’Angleterre, et une photo lumineuse composée de lampes de chevets stratégiquement placées pour les plans de chambre. Comme si le seul lieu de lumière était cette chambre dans laquelle exerce Browning, qui, paradoxalement dégage une présence immense alors qu’elle joue le rôle d’une femme endormie.
Ces scènes de chambre sont troublantes parfois choquantes et nous mettent mal à l’aise .Elles sont pour la plupart tournées en un seul plan-séquence. Un plan d’ensemble de la chambre, fixe , rendu de plus en plus menaçant au fur et à mesure du film au point que ce lieu (lumineux) devient la terreur du spectateur . Un procédé que je trouve particulièrement efficace car il peut faire la nique à n’importe quel film de genre d’aujourd’hui .Admirable pour un premier film, qui, quitte à emprunter certains codes du cinéma d’épouvante, construit une angoisse en un seul plan : le plan d’ensemble de la chambre et son personnage, allongé au milieu du lit dont le corps nue est recouvert, comme un linceul recouvre un cadavre.
Ce thème de la mort pourrait être un trajet du scénario, car on retrouve des éléments abstraits qui pourraient nous conduire à penser que le personnage vit le cycle de la vie à l’envers, comme lorsqu’elle brûle un des billets de son premier salaire de beauté endormie, on peut y voir une immolation comme si elle mourrait à partir du moment où elle accepte ce travail. Même si ces éléments interviennent de manière décousue, le cri final du personnage peut être interprété comme le cri de la naissance.

Le principal défaut du film serait de prendre un peu trop son temps pour rentrer dans le vif du sujet .Mais qu’importe car toutes les scènes de Sleeping Beauty, sans exception sont d’une maîtrise et d’une force si captivante qu’elles parviennent presque à nous faire oublier leur utilité. En effet cette fascination devant la dureté de certaine scène nous aveugle littéralement. Pour exemple : Lors de la première scène, un jeune homme prépare du matériel de chimie quand une jeune femme arrive dans le champ (notre héroïne), elle se met à l’aise et l’homme lui enfonce une sorte de tube de 50 cm dans la gorge. Scène d’exposition longue, vaine et vomitive ? Non, pas dans le cinéma de Julia Leigh, je pense qu’il faut y voir une métaphore sur la pénétration .Le personnage principal rend souvent visite à un homme (de sa famille ?) qui la désire mais qui a trop de respect pour elle pour pouvoir lui faire l’amour, donc la pénétrer .Ensuite, dans son job les hommes ne peuvent la pénétrer .On assiste donc à la seule pénétration du film, ce jeune chimiste est le seul à pouvoir la pénétrer mais Leigh le montre de façon plus allégorique.
 
A mon sens une séquence représente particulièrement bien le film, son atmosphère, son scénario .Un plan-séquence d’abord fixe puis un panoramique gauche et bas.
Dans le centre du champ une femme allongée dans un lit, les yeux fermés .Un homme assez fort et une femme élégante arrive dans le champ .La femme (l’employeur de la beauté endormie interpréter par  Rachel Blake) explique à l’homme des conditions, une sorte de dogme, ne pas laisser de marque et pénétration interdite. L’homme la remercie, elle sort du champ. L’homme commence à se dévêtir, il est maintenant torse nu .Il prend la couverture et la retire, il contemple la beauté endormie qui est allongée sur le lit .Il saisit sa cheville et la fait glisser vers lui .Il tente de la prendre dans ses bras mais le corps ankylosé de la jeune fille lui fait perdre l’équilibre et il manie le corps maladroitement .Il manque de la faire tomber à plusieurs reprises .Il reste finalement près du lit avec elle dans les bras.
Je pense que cette scène très troublante (la nudité, la maniement du corps) représente le film dans le sens où l’homme ne parle pas (une réplique : « Merci Clara. ») et son visage n’est pas directement dévoilé par la caméra contrairement aux autres clients .En effet, les autres clients parlent avant ou pendant leurs actes et leur visage est montré explicitement.Cette scène représente un homme qui est maladroit avec le corps de cette femme ,en effet elle est endormie , son corps est comme sans vie il ne peut pas le « manier » comme une personne animé.                                                                                                                                                De plus l’absence de son représente l’ambiance du film ; c’est effectivement une œuvre très peu bavarde et on note l’absence totale de musique.                                                             Cette scène peut, dans un sens représenter le point de vue de la beauté endormie, car, comme elle le spectateur ne voit pas le visage de l’homme .C’est un inconnu pour elle et pour nous .Pour moi, cet inconnu est le symbole de tous les autres hommes (3 au total) qui viennent dans cette chambre. Le premier est doux, le second est dur (car il est impuissant) et celui décrit dans la séquence est maladroit : il représente le mélange des deux précédents : il prend la femme dans ces bras (douceur) mais il est maladroit avec elle, la fait tomber et manie son corps violemment (dureté) cependant il ne veut pas lui faire mal (douceur).Leur maladresse et leur vulnérabilité créer de l’empathie et c’est une des forces du film .Et ce malgré le fait qu’il ne soit pas très bavards .Je trouve cela très impressionnant de réussir à étoffer ces personnage masculins que l’on voit très peu et qui ne parlent pas ; je pense que c’est également grâce à l’utilisation de la nudité, elle permet d’approcher l’être humain de façon beaucoup plus brute et cette notion m’a vraiment bouleverser.

Avec cette beauté des corps, son scénario et sa mise en scène déstabilisante Julia Leigh parvient à s’affirmer comme une grande cinéaste. Même si son film choque et nous bouleverse presque jusqu’aux larmes, cette identité visuelle très personnelle et une Emily Browning incroyable font de Sleeping Beauty une réussite aussi flamboyante qu’inattendue

L'Ordre et la Morale



Depuis 15 ans Mathieu Kassovitz voulait faire un film sur l'affaire de la grotte d'Ouvéa. Un sujet délicat, mais que le réalisatuer de "La Haine" est finalement parvenu à aboutir pour son nouveau film après l'échec de Babylon A.D.
Présenté à Sarlat cette année ,avec Kasso himself ,le film a remporté les 3 prix majeur (Prix de Jury, Prix du Jury TPS STAR , et Prix du Public).

Avril 1988, Île d'Ouvéa, Nouvelle-Calédonie.
30 gendarmes retenus en otage par un groupe d'indépendantistes Kanak.
300 militaires envoyés depuis la France pour rétablir l'ordre.
2 hommes face à face : Philippe Legorjus, capitaine du GIGN et Alphonse Dianou, chef des preneurs d’otages.
À travers des valeurs communes, ils vont tenter de faire triompher le dialogue.
Mais en pleine période d'élection présidentielle, lorsque les enjeux sont politiques, l’ordre n’est pas toujours dicté par la morale...
Dans le cinéma français, parfois, on prend une claque ... L'Ordre et la Morale. Le cinéma français brille (Des Hommes et des Dieux) parfois jusqu'à la perfection (The Artist) mais la vraie claquasse frenchie de l'année c'est bel et bien Kasso qui nous l'inflige avec son film.

Mais cette fois le ciné français se la joue film de guerre épique à l'instar d'un Apocalypse Now (dont le film tire des références appuyées) et/ou Platoon.
Le vrai choc c'est la mise en scène de Kasso, une scène d'hélico qui entre au panthéon, en surpassant Micheal Bay.
Et un plan-séquence de fou, un assaut militaire de 5 minutes caméra porté .... à couper le souffle.


Mais il serait peu approprier de qualifier le propos de Kassovitz comme ultra-indépendantiste. On put lire dans la presse que Kasso à un problème de point de vue, qu'il est maladroit par rapport à ça... mes ******* oui !
A ce moment là on dit que le Spielberg de Schindler est maladroit par rapport à son point de vue par rapport aux juifs .... mais ce sont les victimes !!! L'Ordre et la Morale parle d'êtres humains qui font une révolution (comme les français en 1789 je vous signale) et qui se font trahir et tués pour la plupart. Ces gens voulait leur indépendance (comme les français jadis) et ne l'on toujours pas. Le film traite de ce qu'il s'est passé, il ya une prise de partit évidente dès le début du projet; les kanaks ont été victimes du gouvernement français alors en pleine période d'éléction.

Outre la force de son récit dynamiter par la vituosité de sa mise en scène, Kasso épate en tant qu'acteur, sa sobriété et son dilemme qui le tiraille jusqu'au plus profond (l'ordre ou la morale ?) ressort parfaitement sur son visage.

Un film dur à tourné (la photo ensoleillé m'impressionne car elle est en décalage avec le chaos du conflit) et à traiter (l'indépendance des kanaks est toujours d'actualité).

Quand la mise en scène d'un cinéaste atteint la perfection dont chaque plan es un morceaux de bravoure et/ou un moment d'émotion très intense. Le trajet narratif en forme de compte à rebours est haletant.
Le film traite aussi de confiance (le J-1 m'a tiré ls larmes) et appel à la révolte (le discours de Chirac et les intertitres finals sont édifiants).



Ci-contre Kasso au Festival de Sarlat avec votre humble blogger ...





Le Bon, La Brute, Le Cinglé




 Kim Jee-Woon, réalisateur coréen ,intéresse la critique depuis plusieurs années mail il remporte un franc succès critique avec ce film ; qui sera même cité dans les 100 meilleurs films des années 2000-2009 par les lecteurs de Studio CinéLive et dans la sixième réédition des "1001 films à voir de mourir" édité chez Omnibus. Prestigieux.

Les années 30 en Mandchourie. Le Cinglé vole une carte aux trésors à un haut dignitaire japonais. La Brute, tueur à gages réputé, est payé pour récupérer cette carte. Le Bon veut retrouver le détenteur de la carte pour empocher la prime. Un seul parviendra à ses fins, s'il réussit à anéantir l'armée japonaise, les voyous chinois, les gangsters coréens... et ses deux adversaires
En fait le bon c'est Kim Jee-Woon ,il réalise un film qui a le mérite de montrer que les sud-coréens excellent dans d'autres genres que le polar et/ou revenge movie.
Mais, c'est aussi la brute ces films sont durs et Le Bon, La Brute, Le Cinglé réserve des moments un peu violents ...
C'est aussi et surtout le cinglé ,il réussit une comédie drollissime très réussis ainsi que des scènes d'action vraiment barrées.

Des acteurs géniaux ,comme très souvent en Corée, viennent s'éclater dans ce film particulièrement jouissif et ludique.
Une chasse au trésor habile construite autour du "existe ? existe pas ?" et une fin décalquée sur le film original de Leone .
Les scènes d'actions sont rythmées ,effrénées et d'une virtuosité pathologique. On pourrait reproché l'aspect "scénario entre les scènes d'actions" (personnellement je ne reproche pas grand chose à ce film )

Le film est spectaculaire (la scène de bataille dans laquelle tous les chercheurs de carte sont réunis est impressionnante) .
L'habileté du scénario est aussi présente dans le fait que dans n'importe quel film dans lequel tout les personnages convoitrait un objet de grande valeur ,cette objet passerait sans cesse de main en main (et perdrait le spectateur en cours de route) . Ici le cinglé est poursuivis par des gangs et même l'armée japonnaise mais la carte ne change pas de propriétaire.

Des personnages interessant et une réalisation grandiose font de Le Bon, La Brute, Le Cinglé un film culte.
Drôle, virtuose, jouissif et cinématographiquement génial .


mardi 6 décembre 2011

Une Séparation



Asghar Farhadi ,iranien et Ours d'Argent pour "A propos d'Elly" en 2009 et Ours d'Or et pris d'interprétation masculine collectif cette année avec Une Séparation ,l'Iran est en forme malgré de moins en moins de cinéaste qui sont interdit de séjour et de tourné... Un cinéma d'autant plus rare qu'il est amené à disparaître ...

Lorsque sa femme le quitte, Nader engage une aide-soignante pour s'occuper de son père malade. Il ignore alors que la jeune femme est enceinte et a accepté ce travail sans l'accord de son mari, un homme psychologiquement instable…

Succès archi-mériter pour ce film iranien. Une Séparation parle à tous grâce à des personnages accessibles et humains.
Parfois dur, le film ne vous lâche jamais et vous tient en haleine sans prendre partit, il décrit une Iran déchirer et injuste, il créer habilement un climat d'insécurité âpre et froid.
La mise en scène très sobre est traversée par des accélérations abruptes. Une des intelligences de la réalisation de Farhadi consiste à ne pas bouger la caméra pendant qu'un personnage parle (à l'instar des Coen) même lorsque le discours est de plus en plus fort et que la voix se monte. Ce procédé est particulièrement efficace car il donne un effet de contemplation, comme un humain ferait dans la réalité, ceci fait monté une émotion déstabilisante.
Les dialogues, fluides et acérés consistent les morceaux de bravoures du film et n'ont rien à envier à ceux d'un The Social Network. Le scénario est très impressionnant pour les dialogues est pour l'immersion du spectateur qui peut très facilement s'imaginer à la place des personnages et dans leur détresse. De plus la dramaturgie du film qui évolue crescendo évite toute condescendances larmoyantes, un miracle !

La confrontation d'univers opposés (social, religion...) dans un pays en difficulté est angoissante car on sent que tout peut mal finir et un suspens va se créer de lui-même sans ficelles inutiles jusqu'au dernier plan de toute beauté.

Faire briller un cinéma méconnu avec un scénario intelligent et des dialogues monstrueux c'est rare ! Surtout avec une telle maîtrise cinématographique ! Admirable !
Uns des sommets de l'année !