samedi 3 septembre 2011

Once Upon A Time In America

Replaçons les choses dans leur contexte .En 1984, lorsque sort Once Upon A Time In Amercia ,Sergio Leone n'est pas en état de grâce. Son dernier long métrage ,Il Etait Une Fois La Révolution date de 1971 et de nombreux projets ont été refusés par l'intéressé, voire avortés. Le cinéaste italien de 55ans a également passé le témoin du western spaghetti ,qu'il a lui même initié et sublimé. Il débute les eighties de façon peu glorieuse ,en signant des publicités pour les glaces Gervais ,les voitures Renault ou encore Europ Assistance et Palmolive. Et la nostalgie qui accompagne la trilogie du Dollars ou les autres Il Etait Une Fois... est teintée d'amertume à l'égard de cet auteur ,génie du Cinémascope passé au format carré du petit écran. Leone n'est alors plus personne pour une industrie cinématographique qui a changé de visage en une décennie grâce?/à cause? du New Hollywood.

Il était une fois deux truands juifs, Max(James Woods) et Noodles(Robert De Niro), liés par un pacte d'éternelle amitié. Débutant au début du siècle par de fructueux trafics dans le ghetto de New York, ils voient leurs chemins se séparer, lorsque Noodles se retrouve durant quelques années derrière les barreaux, puis se recouper en pleine période de prohibition, dans les années vingt. Jusqu'au jour où la trahison les sépare à nouveau.


L'ultime chef d'oeuvre de Sergio Leone ;matrice inclassable du film de gangsters ,une plongée dans une Amérique fantasmée... Peu de mots ,de possibles résumés, d'adjectifs superlatifs relatifs absolus ,ou autres figures de style ultra poétique et/ou métaphorique ne pourront jamais décrire la beauté ,la puissance ,la toute-grâce de ce film .
Ultra-maîtrisé ,de bout en bout ,du début à la fin ,du premier au dernier plan... Un film aux pouvoirs rares ,voire unique, celui de faire voyager, celui d'émerveiller, celui d'immerger et enfin celui de toucher... Jamais l'Amour ,l'Amitié ,ou des choses comme l'enfance et le désir n'auront été si parfaitement été montré.
Noodles et son Amour pour Déborah[Elizabeth McGovern(adulte)/Jennifer Connelly(jeune)] est un des point les plus ambiguë du film ;au milieu de ces incessantes analèpses/prolèpses ;cet amour repose sur les pulsions ormonales adolescentes de Noodles qui espionne Déborah(sachant que Noodles la regarde) danser et se déshabiller ,puis cette magnifique séquence du dîner ultra romantique et la déchirante du viol... On y voit d'abord un Noodles rêveur et bouleverser devant l'Amour, sentiment qu'il est encore capable d'éprouver après avoir tant pecher, qu'il porte à cette femme .Puis un Noodles frustrer à l'idée qu'il ne pourra satisfaire son désir sexuelle pour Déborah(cela n'irrite pourtant en rien l'Amour qu'il a pour elle) qui va violer la femme de sa  vie ...

Mais le chapitre de l'enfance reste le plus stupéfiant et riche ,le plus aboutie(attention ,les autres restes sont ultra aboutie, riche ,stupéfiant ,les adjectifs me manquent vous le savez... on va dire que le chapitre de l'enfance est mon préféré ...). Dans ce chapitre ,on voit des gosses juifs rebelles ,dès l'enfance leur goût prononcé pour les magouilles ,l'argent ou la réussite (suivant les interprétations) ,le sexe ,sellent leur amitié pour la vie ;superbe moment du film dans lequel les gosses se jurent amitié autour de leur "business" adolescent autour d'une mallette dans une gare (Il Était Une Fois La Mallette Dans La Gare ;pas mal non ?). Mais dès qu'il quitte la gare ,le bain de sang ;c'est aussi ça Once Upon A Time... de la violence ,souvent crue ,mais plus présente ,à  plus grande échelle diront nous que dans les précédents films de Leone. Enfin, la plus belle séquence du film (ne regroupe aucun des premiers rôles) ,lorsqu'un des gamins achète une pâtisserie succulente a Peggy ,la jeune fille qui va faire découvrir les premières joies du sexe à toute la bande, pour payer "sa première fois" .Il attend la jeune fille sur le pallier de sa porte car elle finit de prendre son bain. il s'assoit sur les escalier pour l'attendre plus confortablement avec la friandise... puis finit par la dévorer ,et quand Peggy sort et lui demande la raison de sa venue le garçon se défile... Pour moi cette scène représente l'instinct de l'enfant(la gourmandise avec les patisserie) qui refait surface alors que l'humain est sur le point de devenir un homme ,un vrai(perdre sa virginité).
Robert De Niro ,son interprétation reste une de ses plus mémorables ,James Woods trouve le rôle de sa vie ,et "les Déborah":Elizabeth McGovern/Jennifer Connelly nous brisent le coeur.

Mais l'héroïne de ce long fleuve "intranquille" est d'abord la mise en scène de Leone ,qui réussit à sublimer tout ce que regarde la caméra ,les séquences citées ci-dessus, la mort d'un enfant ,la Floride , l'approche l'Humain et de ses sentiments ...
Et ces plan de ce morceau de rue nimbé de fumée ,où des silhouettes menaçantes viennet bloquer la course d'un enfant , où encore la sortie de gare triomphale des enfants devant la majesté du pont de Brooklyn en arrière-plan s'est imprimé jusqu'au plus profond des subconscients (dont le mien...).

Il était une fois le cinéma...


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